Qu’est-ce que KHTML ?
Définition du moteur KHTML
KHTML est un moteur de rendu HTML développé en open source. Il permet de transformer du code HTML, CSS et JavaScript en pages web visibles dans un navigateur. Ce moteur est à l’origine de nombreux projets majeurs du web moderne.
KHTML est intégré dans l’environnement KDE (K Desktop Environment), un bureau graphique pour les systèmes Unix/Linux.
Origine et développement par KDE
KHTML a été créé par la communauté KDE en 1998. Il était initialement conçu pour Konqueror, le navigateur web du projet KDE.
L’objectif était de proposer un moteur léger, rapide et conforme aux standards du W3C. KHTML est écrit en C++ et distribué sous licence libre (GPL).
Très vite, il s’est imposé comme un moteur efficace pour les utilisateurs Linux. Sa conception modulaire l’a rendu facile à intégrer dans d’autres projets.
Fonctionnement général de KHTML
KHTML fonctionne comme tout moteur de rendu :
- Il lit le code HTML et CSS d’une page web.
- Il construit un DOM (Document Object Model).
- Il génère une arborescence de rendu avec les styles visuels.
- Il affiche le contenu dans la fenêtre du navigateur.
- Il exécute les scripts JavaScript pour gérer l’interactivité.
La particularité de KHTML est sa légèreté et sa rapidité. Il a été conçu pour être simple à maintenir, tout en respectant les standards.
Navigateurs et projets utilisant KHTML
Le principal navigateur utilisant KHTML est Konqueror, inclus dans l’environnement KDE.
Cependant, KHTML a aussi servi de base pour WebKit, le moteur utilisé par Safari, Chrome (anciennement), et de nombreux autres navigateurs mobiles.
Cela signifie que des milliards d’utilisateurs ont, indirectement, utilisé des technologies dérivées de KHTML. Il a marqué un tournant dans l’histoire du web.
Héritage, évolution et alternatives
De KHTML à WebKit : une base fondatrice
En 2002, Apple a choisi KHTML comme base pour développer WebKit, son propre moteur de rendu. Ce choix s’explique par :
- La performance de KHTML
- Sa conformité aux standards
- Sa structure de code claire
Apple a ensuite profondément modifié le moteur pour l’adapter à Safari. WebKit est devenu le moteur par défaut de Safari, puis a été utilisé par Google Chrome jusqu’à la création de Blink.
Aujourd’hui, WebKit reste le moteur principal d’iOS. Son cœur contient toujours du code inspiré de KHTML.
Limites et fin de l’adoption large
Malgré ses qualités, KHTML présente des limites :
- Moins rapide dans l’évolution que ses dérivés
- Moins actif en termes de contributions modernes
- Moins compatible avec certaines technologies récentes
Avec la montée en puissance de WebKit, puis de Blink, KHTML a été progressivement abandonné par la majorité des navigateurs.
Cependant, Konqueror continue à le proposer comme moteur alternatif dans certains cas.
Comparaison avec Gecko, Blink et WebKit
Voici comment KHTML se positionne face aux autres moteurs :
- KHTML : rapide, léger, respectueux des standards, mais moins évolutif
- Gecko (Firefox) : indépendant, très compatible, open source
- WebKit (Safari) : dérivé de KHTML, moderne et optimisé
- Blink (Chrome, Edge) : dérivé de WebKit, puissant, leader en part de marché
Le rôle historique de KHTML est indéniable. Il a inspiré la génération actuelle des moteurs de rendu web.
Pourquoi KHTML reste une référence historique
Même s’il est moins utilisé aujourd’hui, KHTML a marqué l’histoire du web. Il a montré qu’un projet communautaire libre pouvait rivaliser avec les grands moteurs propriétaires.
KHTML a servi de base à des navigateurs influents. Ce moteur de rendu a aussi encouragé le respect des standards W3C, un enjeu crucial pour l’interopérabilité des sites web.
Enfin, KHTML illustre la force de l’open source et de la collaboration entre développeurs du monde entier.